« Des millions de femmes vivent dans la peur, avec des conséquences à long terme pour les familles et les communautés, et pour tous nos efforts en faveur de la paix et de la sécurité, des droits de l’homme et du développement durable », a déclaré le Secrétaire général dans un message vidéo adressé à un événement virtuel de haut niveau sur la violence sexiste dans le contexte de la Covid-19.
Dans le cadre de son appel mondial en faveur d’un cessez-le-feu et de la fin de toute, il a reconnu que quelques 146 États membres avaient augmenté leurs ressources et agi pour protéger les femmes et les filles, mais a signalé que ces mesures n’étaient pas suffisantes.
« Nous avons besoin de toute urgence d’une nouvelle réflexion et d’un nouvel élan sur cette question cruciale », a soutenu M. Guterres, soulignant la nécessité d’accroître la responsabilité, de remettre en question les attitudes qui favorisent la violence et de fournir des ressources aux organisations féminines de la société civile en première ligne.
Le chef de l’ONU a déclaré qu’il œuvrera, dans les mois à venir, pour que des progrès soient faits notamment en mettant en place l’initiative Spotlight (partenariat de l’ONU avec l’Union européenne), pour aider à mettre fin à toutes les formes de violence contre les femmes et les filles.
« Ensemble, redoublons d’efforts pour mettre fin à la violence sexiste pendant la Covid-19 et au-delà », a-t-il préconisé.
Passer des paroles aux actes
La Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a soutenu que chaque personne a un rôle à jouer pour mettre fin à la violence liée au sexe dans le contexte de la Covid-19.
« La pandémie nous a obligés à penser différemment et à mieux reconstruire. Et c’est ce que nous devons développer de façon beaucoup plus détaillée… dans le contexte de la violence contre les femmes », a-t-elle souligné.
Mme Mlambo-Ngcuka a fait remarquer que la Coalition d’action du Forum Génération Egalité contre la violence basée sur le genre – la toute première plateforme intergénérationnelle à participation multiple visant à créer un consensus politique et à susciter un changement à long terme – réunit un éventail de parties intéressées, des agences des Nations unies aux États membres et au secteur privé.
« Dans 28 pays, par exemple, nous avons travaillé avec les gouvernements pour intégrer des mesures de lutte contre la violence sexiste dans leurs réponses à la Covid-19 et leurs plans de relance budgétaire », a-t-elle précisé, ajoutant : « nous avons aidé 44 pays à poursuivre les réformes juridiques et politiques sur la violence contre les femmes et les pratiques néfastes ».
Mme Mlambo-Ngcuka a également souligné que leurs bureaux dans le monde entier se sont associés à des géants de l’internet tels que Google, Twitter et Facebook, pour lutter contre la violence liée au genre.
Concernant le Fonds d’affection spéciale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes – un mécanisme international d’octroi de subventions – la cheffe d’ONU Femmes, a annoncé qu’il avait rapidement appuyé un réseau de 144 organisations de la société civile – dont 59 % sont des organisations de femmes – dans 69 pays. « Elles sont composées de femmes de toutes les couches de la société, qui sont des femmes exceptionnelles », a-t-elle précisé.
Tout en reconnaissant « de nombreuses actions significatives », elle a également noté « autant de défis ». C’est pourquoi la haute responsable de l’ONU estime que chacun doit « contribuer, collaborer et étendre son travail ». « ONU Femmes est là pour travailler ensemble sur le long terme », a-t-elle assuré.
Arrêter le recul du progrès
Dans leur déclaration commune, les dirigeants de la Coalition d’action ont appelé tous les acteurs à répondre immédiatement par des actions ciblées et efficaces aux multiples formes de violence sexiste, en déclarant qu’ils « s’efforceront d’arrêter tout renversement des progrès durement acquis en matière de promotion de l’égalité des sexes… en raison de la pandémie de la Covid-19 ».
Zahra Al Hilaly, du Conseil « Affaires de la jeunesse » et membre du groupe de travail Beijing + 25 d’ONU Femmes, a souligné que les femmes et les filles doivent remettre en question la structure du pouvoir, déclarant que « nous vivons dans un monde qui n’a jamais, dans l’histoire, véritablement profité aux jeunes femmes et aux filles ».
Ne pas se reposer sur ses lauriers
Diene Keita, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), a déclaré que les données et les preuves constituent l’épine dorsale de la réponse mondiale et nationale à la Covid-19 en général et à la violence sexiste en particulier. « Nous devons agir ensemble, de manière cohérente et fondée sur des données probantes », a-t-elle affirmé.
Liz Sugg, Ministre des affaires étrangères et du développement et envoyée spéciale du Royaume-Uni pour l’éducation des filles, a souligné que la violence est évitable. « Nous devons tous nous engager à en faire plus. Il faut que cela cesse. Maintenant », a-t-elle expliqué.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU